top of page
  • Writer's picturephoenixequipement

Start-up : 2 ans et 1 Covid plus tard

Créée le 07 janvier 2019, PHOENIX EQUIPEMENT fête ses deux ans, âge déterminant pour la survie d'une start-up (1 start-up sur 3 ne passe pas les 2 ans), dont près d’une année passée sous l’ombre du Coronavirus, poussant à décupler nos capacités avec notamment le développement bénévole de visières et d'un crochet d'hygiène retenus par les meilleures instances françaises ou étrangères tout en menant de front d'autres sujets.


Pour tous ceux qui nous suivent depuis les débuts de l'aventure dans le "garatelier" comme depuis nos récents engagements solidaires, pour tous nos clients dont les derniers ont du essuyer des retards conséquents, pour ceux qui soutiennent notre projet à divers niveaux, il est temps de revenir ensemble sur ces deux premières années et particulièrement la dernière, avec ce que la période Covid-19 a induit comme évolutions pour notre jeune start-up, mais aussi de lever avec vous le voile sur ce que nous préparons pour les prochains mois.



Après avoir abordé les grandes lignes de 2019, nous reviendrons sur 2020 en séparant la partie Covid de la partie activités "normales", avant de voir ensemble :

  • où nous allons,

  • comment,

  • pourquoi,

  • et quand.




2019 : UN LABEL ET DES RENCONTRES UNIQUES


Bénéficiant dès sa création du Label GENERATE, label innovation du GICAT obtenu en mai 2018 par Franck, fondateur de la société alors en auto-entreprise (une première à ce jour) et lauréat en 2016 du concours Mode Défense en catégorie "Tenue de Combat" avec des treillis et motifs innovants, PHOENIX EQUIPEMENT a consacré l'année 2019 à communiquer sur ses capacités dans le milieu Défense & Sécurité tout en mettant en place les premières actions et outils nécessaires à son développement, et en respectant nos valeurs fondatrices, issues du milieu militaire.


Des rencontres de qualité


Nous avons eu le privilège de pouvoir participer courant 2019 à de nombreux évènements exceptionnels, particulièrement grâce au Label GENERATE et aux personnes qui le portent dont nous saluons respectueusement et chaleureusement le travail titanesque réalisé au profit de nos start-up, avec un accompagnement et un suivi individualisé pour chaque structure.



Certains évènements nous ont permis de présenter nos projets, comme en mars 2019 le Prix Entreprendre du Rotary Compiègne suivi début avril du SOFINS où nous avions eu l'honneur d'être invités à exposer, y présentant aussi bien nos produits CROKYD et BELTAPTOR alors tout juste lancés, que nos projets de support poitrine modulaire MMPC, de poche médicale ergonomique compacte MEDICOR, ou encore de motif camouflé polyvalent CAPADE®, le tout mis en valeur notamment par un excellent gilet PLATECAT de notre partenaire TIGER TAILOR.



D'autres évènements nous permirent d'aborder les spécificités des start-up du secteur Défense & Sécurité, comme en juillet 2019 où nous avons eu le privilège d'être reçus par des membres de la Commission Défense de l'Assemblée Nationale à échanger autour des problématiques spécifiques aux start-up du secteur, succès comme difficultés, notamment dans le domaine des financements. Une opportunité unique où nous avions pu convier une autre start-up GENERATE, Elika Team, spécialisée dans l'ingénierie linguistique, à se joindre à nous. Un vaste sujet depuis largement suivi à haut niveau, et relayé dans la presse.


D'autres évènements encore furent l'occasion de parler plus généralement d'innovation dans le domaine de l'équipement individuel et du camouflage, comme ce fut le cas à l'Ecole de Guerre - Terre où un des membres de l'équipe fut invité à intervenir en conférence aux côtés d'autres acteurs de l'innovation non-numérique de défense (dont Elika Team). Une opportunité rare et tout à fait remarquable d'échanger à haut niveau sur ces thématiques parfois délaissées en comparaison de sujets plus électroniques.


En parallèle, 2019 fut aussi marquée par de premières présentations en unité à l’initiative de leurs personnels, notamment en mai au sein d’un PSIG et d’une BR de la Gendarmerie Nationale, où l’aspect sécurisation du petit matériel (clefs de menotte, lampe etc.) de CROKYD et l’ergonomie compacte de MEDICOR plurent beaucoup.


Développer l'activité


Entre le premier site internet vitrine en début d'année et la création d’un nouveau site internet fin 2019, nous avons vu l'intérêt grandir pour les projets portés et les produits proposés, confortant nos choix initiaux.


Ainsi, suite à de premiers échanges avec un grand groupe et une présentation pour approbation de nos projets à une grande institution française, nous avons pu définir les priorités quant au développement de plusieurs projets pas encore communiqués et sur lesquels le travail se poursuivra en 2021.


A côté, CROKYD connut en 2019 un baptême opérationnel sur deux théâtres extérieurs différents au service d'opérateurs du COS et des Troupes de Marine.


Mais également dans la population civile avec notamment des agences immobilières (assez logique vu la vocation première de CROKYD : sécuriser des clefs) et des particuliers pour leurs trousseaux et pass d'entreprise ou d'immeuble.


(Cliquer pour voir la publication originale)

Grâce à nos premiers clients que nous remercions pour leur confiance, CROKYD et BELTAPTOR ont pratiqué en 2019 aussi bien le territoire national auprès de militaires de la Gendarmerie Nationale, que les opérations extérieures.


CROKYD dans son milieu naturel, on notera l'innovante cible CDTarget (Cliquer pour voir la publication originale)

Pendant ce temps, le développement des camouflages s'est poursuivi, et notamment de la gamme CAPADE® particulièrement innovante (et une des raisons de la labellisation de la société) et que nous savons très attendue.


(Cliquer pour voir la publication originale)

Respecter des valeurs socles


Parmi nos valeurs socles issues notamment d'une culture militaire et ñass (les vrais savent 😉), l'entraide est un élément fort, que nous espérons pouvoir pratiquer toujours à hauteur de nos capacités et par divers biais (grand rêve le jour où l'entreprise en aura la possibilité : aider à la reconversion de personnels blessés).


Ainsi, notre volonté initiale de participer chaque année à une action caritative ou solidaire Défense, se concrétisa dès 2019 également avec l’opportunité de contribuer au défi de Jeffcourtpourlentraide, parti courir l’Ultra Trail Grand to Grand au profit de l’Entraide Parachutiste, qui emportera d’ailleurs plusieurs CROKYD dans son aventure.


Phoenix Equipement soutient Jeff court pour l'entraide Jeffcourtpourlentraide
(Cliquer pour voir la publication originale)

Au-delà d'une modeste participation au financement de son action, nous avons surtout relayés par tous canaux son action pour la faire connaître au plus grand nombre, et restons de coeur attachés à la cause portée. Une mobilisation que nous renouvellerons dès que possible.


Après cette belle année 2019, nous souhaitions aborder 2020 avec l'objectif de plusieurs lancements produits à l'issue d'Eurosatory (le salon mondial du secteur Défense & Sécurité) où nous devions exposer. Mais le Coronavirus est passé par là, et notre engagement dans ce cadre aura changé beaucoup de choses.



2020 : UNE ANNEE SUR TOUS LES FRONTS


2020 aura été très différente d'une 2ème année "normale" d'existence d'une start-up, tant les défis rencontrés en cette année passée ont pu mettre à mal les développements prévus, tout en amenant de nouvelles activités du fait du contexte, impliquant de nombreuses et nécessaires adaptations.


Pourtant, notre jeune structure en sort considérablement renforcée. Malgré aucun lancement produit et très peu de communication métier, l'année a été massive, particulièrement du fait de notre mobilisation dans le cadre du Coronavirus, et aura confirmé le bien-fondé de nos orientations initiales, synthétisées par notre devise trouvée tout début 2020 : écouter, créer, équiper. Des mots qui trouveront un écho particulier les mois suivants.


De la Fabrique Défense au Covid


Après une participation notable à la Fabrique Défense début janvier 2020 où nous avons pu échanger avec de nombreux passionnés de tous horizons (dont un militaire suédois, abonné francophone de nos contenus et que nous saluons ainsi que Mlle L. M. et son exceptionnelle action dans l'intérêt des problématiques équipement), nos efforts étaient axés sur le lancement de MEDICOR, très attendu, et la participation à Eurosatory 2020 qui devait se tenir en juin et aurait du voir le lancement de plusieurs produits.


(Cliquer pour voir la publication originale)

Mais une fois les défis rencontrés par les soignants identifiés entre le 11 et le 17 mars, il a semblé évident de tenter de contribuer à notre niveau, comme tant d’autres, et de mettre à profit nos savoir-faire pour aider. Une contribution décidée au pied levé, empruntant tous les axes où nous pensions pouvoir servir.

Le tout en continuant nos activités notamment aux côtés d’autres entreprises. Et en emménageant dans nos premiers vrais locaux, en plein confinement.

Ce qui allait nous amener à travailler jusqu’à 120 heures par semaines, plusieurs semaines durant, et plus de 60 heures par semaine pendant plus de 5 mois pour mener de concert mobilisation bénévole et activités normales. Un volume de travail inouï, et totalement bénévole pour la partie Covid, exception faite de l’inattendu marché visières remporté suite à l’appel à projets officiel.



Une quadruple mobilisation Covid

Face à l'urgence, nous avons traité chaque action à mener comme une mission, sur lesquelles nous allons revenir ensemble :

  • synthétiser les données sur la résistance des pièces imprimées en 3D aux stérilisations ;

  • multiplier les capacités des makers à produire de meilleures visières ;

  • répondre en délai contraint à une problématique ergonomique complexe ;

  • participer directement aux livraisons solidaires.


1 - Synthétiser les données sur la résistance des pièce imprimées en 3D aux stérilisations

A partir du 17 mars, l’absence de données facilement exploitables sur la résistance des pièces imprimées en 3D aux méthodes de stérilisation les plus courantes, nous décide à réaliser un tableau synthétique sur le sujet. C'est alors que, confinés séparément et très éloignés, nous ajoutons la mobilisation solidaire à nos activités normales, en commençant par la lecture de plusieurs dizaines d’études internationales complétée de nos propres expérimentations et d’échanges avec makers et scientifiques de plusieurs pays, pour mettre en forme ce tableau.

Le 31 mars, le Tableau de résistance des pièces imprimées 3D aux stérilisations est en ligne sur notre blog puis téléchargeable en français et en anglais. Nous créons à l'occasion une rubrique complète Covid-19 sur notre site, appelée à perdurer. Très rapidement, il se retrouve partagé dans la plupart des groupes d’entraide Covid-19 français et internationaux, et mis en avant par l'OSMS (Open Source Medical Supplies), le central des échanges libres sur les ressources médicales, comme document de référence.

De nombreux fournisseurs de consommables pour l’impression 3D, notamment nord-américains, nous informent l’inclure à leurs envois de filaments, et sans compter les enregistrements image, il sera téléchargé, juste sur notre site et réseaux sociaux, plus de 12 000 fois par des personnes de 63 pays, dont près de 10 000 sur ses 15 premiers jours en ligne (31 mars - 15 avril). Plus important, il contribuera aux côtés d’autres initiatives au lancement de plusieurs études scientifiques sur le sujet, comme nous l’apprendrons notamment lors d’échanges dans le cadre de l’OSMS.


2 - Multiplier les capacités des makers à produire de meilleures visières


Entre le 22 et le 24 mars, nous constatons que les visières alors proposées à l’impression 3D sont inadaptées : trop longues à imprimer (d’1h30 à plus de 4h, avec buses 0,4 mm), trop coûteuses en matière (jusqu’à 40 grammes), et de géométries pas du tout optimisées pour le procédé FDM (dépôt de filament). Sans parler des retours utilisateurs (RETEXs) faisant état de problèmes d’ergonomie, de complexité d’assemblage, et de difficultés d’entretien notamment.


Mieux que rien, mais diantre quel inconfort ...

Bien que la thématique soit entièrement nouvelle pour nous, nous souhaitons alors développer des visières susceptibles à la fois de multiplier la capacité de production des makers, et d’être stockées en masse au besoin.


Très rapidement, plusieurs solutions sont explorées, à fixation de l'écran sans outils, et utilisant 2 moyens de fixation faciles à trouver : des élastiques ronds type shock-cord certes inconfortables mais très peu chers et faciles à trouver, et des élastiques plats textiles bien plus confortables, à acheter ou récupérer sur lampes frontales par exemple.


Nos premières visières, fin mars 2020

Mais c'est encore trop lourd (25 - 30 grammes), et 2 designs sur 3 ne peuvent être réalisés que par frittage, tandis que le troisième, FDM compatible, n'est pas stackable (empilable), limitant la capacité à produire en séries rapides.


Première visière PROFASTER
Le tout premier prototype de PROFASTER. L'élastique est cannibalisé à la lampe frontale de dotation.

L’objectif à atteindre se dessine :

  • créer un ou des modèles ultra-légers (moins de 20 grammes),

  • compatibles lunettes, sur-lunettes et masques FFP2 même encombrants,

  • confortables et efficaces, à flux latéraux limités contrairement à d'autres modèles,

  • pouvant être produits rapidement avec peu ou pas d'opérations de post-traitement,

  • et par tous moyens : impression 3D FDM, frittage laser, découpe laser, plotter ou manuelle, injection de moule etc.

La R&D sérieuse commence alors.


PHOENIX EQUIPEMENT PROFASTER VS PRUSA RC2 FACESHIELD
PROFASTER V1 (vert) comparé au modèle le plus répandu alors (en rouge), bien trop ouvert sur les côtés, et trop grand pour la plupart des têtes notamment féminines (image R&D interne)

Découvrant le 24 mars l’Appel à Projets officiel piloté par l’AID (Agence Innovation Défense), nous décidons que nous y proposerons nos visières, en catégorie Protections individuelles ou collectives, soignants et populations, sous le nom PROFASTER (protection faciale stérilisable), destinée à tous plateaux d’impression, et PROFAPLA (protection faciale plate), destinée au stockage de masse mais limitée aux grands plateaux d’impression.



Dès le 05 avril, PROFASTER est imprimable en moins de 30 minutes avec moins de 15 grammes de matière, un record par rapport aux modèles les plus téléchargés à ce moment-là (45’ et plus), tandis que PROFAPLA sort en 25 minutes avec 10 grammes seulement, tout en permettant un stockage ultra-massif (30 000 visières par mètre cube, écrans et élastiques compris), et le 11 avril, veille de clôture de l’Appel à Projets officiel, le dossier PROFASTER - PROFAPLA est déposé, et sujet à mises à jour ultérieures.


80 visières PROFAPLA V1 et V2 et leurs écrans et élastiques : un modèle stockable en masse dans peu de place.

PROFASTER est présenté notamment dans une version ALPHA, à double écran facial et frontal totalement amovible et ajustable, des caractéristiques alors inédites. Nous réussirons dans les jours et semaines suivants à faire tomber les temps d’impression des deux modèles d’abord à 14 minutes, puis à 10 minutes, pour 5,5 grammes de matière utilisée. Des temps exceptionnellement courts, et sans aucun post-traitement nécessaire. Les fichiers complets (avec notices, vidéos d'aide au montage, guide de découpe écrans etc.) seront dès lors mis en ligne non seulement sur notre site mais aussi sur Thingiverse et sur Cults3D. Et, très rapidement, le modèle est l'un des rare approuvé puis référencé par l'OSMS et par DIY Med.


Quatre autres versions de PROFASTER ont été développées, notamment pour les besoins internationaux (dimensions de transparents disponibles), chacune disposant d'un moyen différent de fixation de l'écran. Jamais mises en ligne faute de temps pour réaliser notices et vidéos spécifiques, trois d'entre elles ont été partagées avec plusieurs makers et plateformes, et leurs solutions depuis réutilisées par plusieurs designs. Nous les mettrons bientôt en ligne sur notre site et sur Thingiverse et Cults3D aux côtés de nos autres fichiers partagés.


PROFASTER visières faceshield gamme full range
De G à D et de haut en bas : ALPHA, BRAVO à Boutons pressions intégrés, CHARLIE à Clips amovibles, BRAVO stackable, DELTA à Dents

La quatrième version fut l'occasion d'une innovation faisant l'objet d'un brevet déposé, accompagné par HDFID, quant au mode de fixation de l'écran, solution applicable à d'autres domaines que nous tâcherons de valoriser prochainement. Les applications potentielles sont particulièrement nombreuses.


innovative patent pending face shield design
Légèreté extrême mais impression précise et assemblage post-production : pas adapté à l'urgence sanitaire. Par contre, pour d'autres applications, le mécanisme (invisible ici) sera parfait !

Plus tard, le 04 juin, nous apprenons dans la plus totale surprise que nos visières sont sélectionnées par l’Appel à Projets officiel. L’un des 37 dossiers retenus sur près de 2580 proposés, et seul projet visières validé sur près de 1000 propositions, après examen par un jury d’utilisateurs, d’experts matières, procédés, innovation etc., il conduit à un marché pour fabrication à la demande de l’Armée de Terre et du SSA (Service de Santé des Armées), avec fabrication par plusieurs procédés, dont deux sont retenus : procédé MJF, et injection de moule.


Deux entreprises françaises, références dans leurs domaines respectifs (SCULPTEO, leader mondial de la fabrication digitale, et ARINDIS, spécialiste historique des plastiques depuis plus de 60 ans) nous suivent alors sur ce qui est notre tout premier projet industriel : un défi considérable où nous apprendrons beaucoup et dont les livraisons se terminent tout juste.


Visière PROFASTER ALPHA Covid-19
Version industrielle de PROFASTER ALPHA V2, ici en plastique injecté par ARINDIS.
Visières PROFASTER ALPHA injection de moule ARINDIS
Préparation au conditionnement individuel d'une partie des visières fabriquées par ARINDIS.

De fait, nous saluons respectueusement ces personnes et institutions qui ont pris le parti d’accorder leur confiance à une jeune start-up dans un tel contexte et sur de tels enjeux, et tous les destinataires de cette première production industrielle de nos visières ... dont certains ont du patienter plus longtemps que prévu pour recevoir leurs exemplaires.


Cependant, malgré nos efforts (envoi des fichiers / liens de téléchargement à makers, fablabs, influenceurs tech, associations, …), PROFASTER et PROFAPLA ne se diffuseront pas aussi bien que nous l’espérions, et nous constaterons longtemps la persistance de modèles bien plus longs à imprimer et bien plus coûteux pour les particuliers bénévoles.



Mais notre petite équipe ne pouvait être sur tous les fronts : conception, communication, activités normales de l’entreprise. De plus, aucun appel aux dons n’ayant été réalisé, peu de publicité grand public fut réalisée sur ces projets.



Ainsi, la mission de contribuer à l’augmentation des capacités de production des makers n’est que partiellement remplie, mais la validation par l’Appel à Projets officiel et le référencement de PROFASTER et PROFAPLA comme EPI de référence sur plusieurs plateformes de partage de fichiers en ligne témoignent de la part du colibri.



3 - Répondre en délai contraint à une problématique complexe


Le 06 avril une demande nous parvient d’un service de l’EMAT (Etat-Major de l’Armée de Terre) pour un système d’ouverture des portes sans contact. Les tests de différents modèles existants étant insatisfaisants, il nous faut en développer un pour … le lendemain 07 avril 18h.



Voulu capable d’interagir avec la plupart des portes, fenêtres et ouvrants de tous types, et facile à imprimer, le modèle est livré dans les temps (54 minutes d'avance même 😅), au nom de CROVHYD (Crochet Valorisé d’Hygiène de Dotation). Proposé aux utilisateurs par la toute nouvelle Ferme 3D de l’Armée de Terre il en sera l’objet le plus demandé, avec près de 6000 impressions au total.



En passant, pour mieux comprendre le rôle de la Ferme 3D Terre et de l'impression 3D au sein des Armées, nous vous recommandons l'excellent article de fond du blog Mars Attaque ici :



Les semaines suivantes, le modèle est complété d’un étui à double rétention active et passive sur le principe des étuis pour pistolets, et amélioré suite à RETEX d’une capacité à interagir avec les digicodes à molette rotative présents dans les hôpitaux. 13 exemplaires de cette version, imprimés en PLActive, un matériau bactéricide et virucide approuvé contre le Coronavirus, seront livrés le 05 mai dans le cadre d’une livraison solidaire de visières à la centrale logistique de l’APHP.


Crochet d’hygiène le plus polyvalent au monde avec une centaine d’interactions différentes possibles sur tous types d’ouvrants, CROVHYD se retrouve également le seul crochet ouvre-portes approuvé par l'OSMS, et connaît une exceptionnelle diffusion jusqu’à présent où il continue d’être téléchargé plusieurs fois par jour.


Pourtant, le défi était de taille : en quelques heures nous avons du compiler toutes les données possibles sur les dimensions de poignées, ouvrants, tirettes, loquets de tous types et de toutes normes et les conjuguer en un seul objet devant en plus offrir une protection contre l’auto-contamination et résister à de fortes contraintes mécaniques tout en étant imprimable en 3D FDM. Le tout bénévolement. Une réalisation dont nous sommes particulièrement fiers et qui, au vu des retours utilisateurs notamment via la Ferme 3D Terre, nous permet de dire : mission remplie.


CROVHYD crochet hygiène contact less door opener
CROVHYD et son étui en versions "dégradées" destinées à l'impression FDM. L'élastique ajoute une sécurité supplémentaire aux rétentions de l'étui.

Cependant, de nombreux modèles de crochets sans contact, notamment de type porte-clefs (une hérésie pour l'auto-contamination), sont encore vendus sur de nombreux sites par des entreprises asiatiques principalement, avec souvent de trompeuses affirmations de propriété intellectuelle ou d'innovation, et malgré l'existence d'études prévenant des risques de ces modèles. Alors que divers modèles bien plus sûrs, dont le nôtre, sont disponibles gratuitement à l’impression … Un exemple du travail à accomplir sur l'harmonisation des critères de commercialisation de ces types de matériels, qui à notre sens devraient disposer à terme de leurs propres normes.



4 - Participer directement aux livraisons solidaires


Dès le gros du travail de conception visières fait, nous avons rejoint l’effort solidaire collectif avec nos propres productions. Contribuant en direct comme via plusieurs groupes d’entraide français qui ont organisé l’essentiel des mobilisations solidaires (Makers contre le Covid et Union Makers Paris 75 notamment), nous avons pu répondre à plusieurs sollicitations à hauteur de nos capacités.

En un mois et demi, avec seulement 2 imprimantes (dont une sera régulièrement utilisée pour d’autres tâches) et une seule personne pour s’en occuper, 1500 visières sont fabriquées et distribuées (1000 km parcourus, sur deniers personnels) aux soignants de plusieurs hôpitaux et services d’aide à la personne : CH4V, APHP, antenne locale Croix Rouge, aides à l'enfance ou à domicile, infirmières libérales, … De nombreuses petites livraisons (de 10 à 20 visières à chaque fois) et quelques plus grosses (jusqu’à plus de 300 pour l’APHP).


Une contribution très modeste en valeur absolue (plus d'1 million de visières imprimées solidairement en France en 2020), mais fidèle à la notion de « part du colibri » qui nous est chère, et au maximum de ce que nous avons pu (environ 25 visières par jour / imprimante, 5j/7, tout en travaillant sur d’autres sujets).

Notre mission principale étant sur la conception de visières rapides à imprimer et économes en matière, nous avons focalisé nos efforts sur ce point et sur la mise à jour des fichiers en ligne à chaque optimisation.


Du reste, cette contribution fut augmentée des personnes ayant imprimé et distribué un peu partout dans le monde nos visières, une participation au collectif mise en avant notamment dans le documentaire de Prodigium Pictures sur les mobilisations solidaires dans 55 pays.



Au bilan, s'il est bien sûr difficile de recenser avec précision ce qui a été produit solidairement et en quelles quantités, nous avons pu comptabiliser directement les chiffres suivants :

Carte des téléchargements Covid-19 faits sur notre site internet de mars à septembre 2020, ne prend pas en compte les téléchargements de nos fichiers partagés ailleurs (Thingiverse, Cults3D, OSMS, ...).
  • + de 4200 téléchargements de fichiers (visières et crochet) ;

  • + de 50 000 visières imprimées par des tiers (dont moins de 10 000 en France) ;

  • + de 5500 CROVHYD imprimés par des tiers ;

  • Près de 6000 CROVHYD imprimés par la Ferme 3D Terre ;

  • 1500 visières solidaires imprimées et livrées par nos soins ;

  • 1300 visières de qualité industrielle fabriquées pour l’ADT et le SSA ;

  • Et 20 CROVHYD imprimés et livrés par nos soins.

Soit au total, au moins 52 800 visières (0,2% du total mondial) et 11 500 crochets d’hygiène (6% du total mondial officiel recensé, inquantifiable pour les impressions de particuliers).



Bien que mineure au regard du bilan mondial, nous sommes fiers de cette contribution (toujours le colibri), qui a de plus eu l’effet inattendu d’attirer l’attention sur les capacités de l’entreprise. Etrangère aux thématiques EPI santé quelques mois plus tôt, la validation de l’ensemble de nos projets Covid-19 témoigne de ce que notre start-up est capable de réaliser dans son coeur de métier.


Une activité métier "presque" normale


Si notre engagement Covid a été très fort, l’entreprise a poursuivi ses activités normales. D’une part, des actions sont en cours ou ont été menées, en collaboration avec plusieurs entreprises, et d’autre part, les développements de plusieurs produits se sont poursuivis. Mais l’annulation des échéances prévues (dont Eurosatory) et les aléas liés à la situation sanitaire (retards et / ou indisponibilités fournisseurs, matières, pièces, …) ont ajouté quelques copieux niveaux de difficulté.

1 - Des projets portés aux côtés d’autres acteurs

Si nous ne pouvons encore que peu aborder certains projets portés avec d'autres entreprises, nous avons hâte de pouvoir en partager plus avec vous quand cela sera possible. De très beaux projets au service des utilisateurs.



Et, grande nouvelle, une relation de travail depuis quelques mois avec le groupe SAFRAN auprès duquel notre jeune start-up apprends autant qu'elle échange, dans le cadre du Programme CENTURION.

Une autre grande nouvelle est l’officialisation de notre partenariat avec la société SCULPTEO, entreprise française considérée comme une des références mondiales de la fabrication additive et numérique. Engagée à nos côtés dans le cadre de Covid, elle est également l’un de nos interlocuteurs de choix sur d’autres projets liés à notre coeur d’activité.


Egalement, la société ARINDIS, acteur historique des plastiques en France, nous a elle aussi fait l’honneur de rejoindre nos partenaires, suite à collaboration Covid-19. Ensemble nous sommes convaincus que la combinaison moyens de production de pointe + fabrication made in France est un enjeu d’avenir majeur. Et nous travaillons en ce sens.

Une conviction qui n’a pas attendu la crise Covid, et sur laquelle nous communiquerons plus à l’avenir, certains que la fabrication sur le territoire national par des acteurs de l’innovation est un pari gagnant sur l’avenir alors que se posent toujours plus les questions de comment on fabrique, où, et donc avec quel coût humain et écologique, et dans quels intérêts supérieurs. Fabriquer en France est une question stratégique, et, start-up du GICAT labellisée GENERATE, nous sommes déterminés à agir à notre niveau en ce sens.

Egalement, nous avons développé pour une société française un élément textile permettant la mise en oeuvre d’un élément majeur de leur offre produit ; d’ici peu cette description très vague laissera la place à de belles images en situation.


Sans parler, entre autres, de deux projets amenés par des opérationnels et portés avec eux : un premier développé avec un militaire de la Gendarmerie Nationale, et un second avec un personnel d'un corps spécialisé de la Police Nationale. A noter que l'un de ces deux projets a déjà été approuvé par les instances compétentes et fait l'objet d'un suivi en cours.



Par ailleurs, en lien avec une autre société française, des outils de communication imprimés et traités par un procédé particulier ont connu le sable chaud d’Afrique cet automne. La complexité n’étant pas que dans les objets connectés, le high tech se cache parfois dans un carnet. Lamination à très haute température, imprégnation de solutions hydrophobes, anneaux de reliure sur-mesure : le cahier des charges très particulier a finalement fait pencher pour une fabrication en interne. Un autre joli défi porté lors du second semestre 2020 ! Et un procédé qui permettra de proposer de nouvelles possibilités dès cette année 😉



Enfin, en collaboration avec un acteur français majeur du secteur Défense, nous avons soumis un prototype particulièrement novateur aux tests de sélection d’une institution dans le cadre d’un grand projet équipement en cours. Confiants dans ses caractéristiques techniques et ergonomiques, l’interrogation se place sur la concurrence des produits fabriqués en Asie. Un retour à la problématique du Made in France 🇫🇷 alors qu’il n’existe pas en France d’équivalent au Berry Amendment américain (qui impose la préférence nationale pour l’équipement des moyens régaliens).



2 - La poursuite des développements produits


Si plusieurs lancements produits ont dû être retardés, ces délais ont permis des développements encore plus approfondis, notamment du côté des tests en situation.


Nous saluons tout d’abord l’intérêt maintenu pour nos produits actuels, CROKYD et BELTAPTOR, qui n’avaient pas vocation à rester seuls au menu si longtemps et ont pourtant attiré de nouveaux utilisateurs en cours d’année, malgré une absence totale de communication et de nombreux aléas sur les livraisons qui rentrent enfin dans l’ordre.



Les retours d’utilisateurs sur CROKYD particulièrement, ont montré qu’il existe aussi un besoin pour l’élastique seul, que nous fabriquons en interne via un procédé propriétaire, et qui sera très prochainement proposé à la vente comme produit séparé. Si l’utilisation de l’élastique seul offre une polyvalence inférieure au combo CROKYD + élastique (pas de détachement rapide, de montage sur ceinturons et bords de vêtements, d’appairage pour montage PALS / Molle horizontal), elle est aussi plus économique et plus adaptée à certains besoins précis.


BELTAPTOR de son côté confirme son intérêt pour ceux désirant se passer d’un ceinturon de combat PALS / Molle et / ou amenés à travailler en civil régulièrement ou au quotidien. La légèreté et la polyvalence du système ainsi que sa rapidité de montage en font une alternative de choix à des solutions soit bien plus coûteuses (type duty belt Molle) soit bien moins fiables et pas toujours plus économiques (adaptateurs PALS / Molle textiles).


Notre poche médicale MEDICOR arrivera quant à elle dans les prochains mois. Quelques optimisations ont été apportées à son design, et des tests sont actuellement en cours notamment dans un contexte FS en zone sahélienne mais aussi dans un contexte TN en civil.


Plusieurs autres produits vont arriver très rapidement, certains dans les toutes prochaines semaines, en particulier notre support de poitrine modulaire MMPC, une solution novatrice d’emport et d’utilisation des téléphones, carnets de combat, boussoles et autres en ambiance tactique.


Au programme : montage / démontage rapides, modularité au choix de l’utilisateur, poids réduit, et ergonomie étudiée (utilisation d’une seule main). Ergonomie qui est notre leitmotiv et se traduira également par un accessoire qui devrait intéresser de nombreux militaires, à suivre non moins bientôt 😉


Enfin, la route continue pour nos motifs de camouflage, et différentes voies sont actuellement explorées pour déboucher sur du concret dans le courant de l’année. De plus, les Jeunes IHEDN nous ont fait l'honneur d'inclure plusieurs de nos motifs (pas de CAPADE® ici, mais d'autres développements) dans leurs vidéos de la série "les OPS", que vous pouvez retrouver ici.




BILAN : quel programme pour 2021 ?


2020 aura permis à notre jeune entreprise de montrer qu’elle pouvait répondre efficacement à des demandes exigeantes dans une situation complexe, notre détermination à « faire autrement » palliant à nos moyens humains et matériels encore limités du fait du jeune âge de la société (1 an à peine au début du premier confinement). Une ressource qui, préservée, saura nous conférer un avantage décisif maintenant que ces moyens ont évolué.

2021 sera une année de combat via la mise en oeuvre de ces moyens autour de notre ambition initiale : concevoir en France, et fabriquer en France ou en Europe autant que possible, les matériels dont les opérationnels ont besoin, à l’écoute de leurs attentes. Une ambition largement confirmée par la situation que nous avons tous traversée.


Mais répondre aux attentes à une échelle industrielle même abordée sous l'angle de nouveaux procédés demande une organisation et des moyens généralement hors de portée des start-up taille TPE. De fait nous avons le privilège d'être entourés des meilleurs partenaires, et allons continuer de travailler dur afin de maintenir dans la durée leur confiance.

L'année 2020 nous a convaincus de quatre choses :

  • il est impossible de lutter à armes égales contre les fabrications de masse à bas coût, pour lesquelles de plus la protection intellectuelle n'est plus d'aucun effet réel à l'heure où les sites de vente en ligne de copies / contrefaçons font publicité via les réseaux sociaux, les sponsorisations d'influenceurs, et même à la télé ;

  • il est presque impossible de proposer des produits conçus et fabriqués en France, à forte valeur ajoutée, à la vente par intermédiaires (distributeurs, revendeurs) à des tarifs concurrentiels : quand c'est le cas, les marges pour les différents acteurs sont trop faibles pour permettre la pérennité de leurs entreprises respectives comme l'ont montré plusieurs échecs médiatisés et de nombreux autres passés sous silence ;

  • il existe encore très peu de communication sur le coût réel de production de nombreux produits, et donc les taux de marge pratiqués, et bien des marques jouent sur les notions légales de « made in tel pays » pour présenter comme fabriqué à tel endroit un produit qui est en fait essentiellement produit dans un tout autre pays aux contraintes économiques bien moindres, et avec une empreinte écologique bien plus forte ;

  • Il devient nécessaire, à l’heure où des moyens de production alternatifs permettent de nouveaux usages jusqu’au niveau individuel (impression 3D FDM, découpe laser), de présenter non seulement des produits finis destinés à la vente, mais aussi des produits dématérialisés destinés au partage solidaire comme à la vente.

Ce qui implique plusieurs choses :

  • nous faisons le choix de proposer nos produits principalement en direct de notre site, afin de maintenir des prix justement margés, plutôt que de passer par de la vente via distributeurs qui imposerait des prix prohibitifs. Il y aura bien de la distribution, pour certains produits, et par un intermédiaire choisi partageant notre système de valeurs, et peut-être également par un autre canal que nous étudions actuellement ;

  • plus encore, nous mentionnerons désormais le détail complet des lieux de production de nos produits et des éléments qui les composent, ainsi que les coûts de production afférents. Une transparence à notre connaissance inédite dans le domaine tactique, et encore très rare dans les autres secteurs. Par ce biais, nous souhaitons contribuer à la prise de conscience de l’importance des fabrications France / Europe et à ce qu’elles impliquent : contribution à l’économie nationale et / ou européenne, et écologie des moyens : moins de transports maritimes ou avions, matériaux fabriqués et / ou recyclés localement. Des choix déjà présents sur nos produits actuels ;

  • pour chaque projet, nous faisons le choix du procédé de fabrication en fonction du meilleur compromis qualité de la pièce + coût de production + impact écologique et humain. Certains projets ayant vocation à évoluer en fonction des besoins utilisateurs, recourir à des moyens conventionnels impliquant des usinages lourds et des stocks de pièces importants ne nous semble pas la meilleure option, même si elle serait souvent la plus rentable sur le court terme : nous préférons la capacité à innover et faire évoluer les projets à l'écoute des utilisateurs, plutôt qu'une politique de produit figé qu’il faut vendre absolument quitte à le proposer en promotion pour écouler le stock (comme cela se fait encore trop, grâce aux marges considérables des productions à bas coût) ;

  • en parallèle des produits finis, nous continuerons le développement de solutions téléchargeables gratuites ou payantes, pouvant être fabriquées par makers et particuliers. L’économie n'est pas que rentabilité, elle est avant tout économie : économie des moyens, humains, matériels et techniques. Et la diffusion partagée est en soi une gamme d’économies : de temps pour fournir des personnels en demande, de moyens financiers pouvant alors servir à d’autres fins, de moyens humains comme en témoigne la mobilisation bénévole mondiale, fournissant en très peu de temps un panel sans précédent de solutions innovantes à des vitesses inégalées.

Confirmée dans ses capacités par une année 2020 chargée au service des utilisateurs, toute l’équipe PHOENIX EQUIPEMENT espère contribuer à son niveau au renouveau de l'équipement individuel militaire français, domaine historiquement national, et d’un Made in France / Europe réfléchi et motivé par les enjeux de notre époque.


Ces objectifs en tête et en actions, nous vous souhaitons une excellente année 2021 🍾




1,512 views
bottom of page